Dans notre marché de l’emploi très actif, où les employeurs s’arrachent les candidats, il y a une situation qui demande une certaine réflexion : devrait-on réembaucher une personne qui a quitté? Ces employés boomerangs qui désirent revenir ont des avantages par rapport aux candidats externes qui ne connaissent pas l’entreprise. Keller, Kehoe, Bidwell, Collings et Myer ont cherché à comprendre cet avantage dans une recherche ambitieuse dont les résultats ont été publiés dans Academy of Management Journal.
Ils ont obtenu les données ressources humaines d’une grande entreprise américaine dans le secteur de la santé entre 2009 et 2016. Pendant cette période, 12,6% des personnes embauchées avaient déjà travaillé au sein de l’entreprise. Ils ont trouvé que les employés boomerangs étaient effectivement plus performants que les embauches externes par 9% d’écart-type en moyenne. Cet effet était plus prononcé lorsqu’ils travaillaient dans un poste qui demandait une grande coordination et dans une unité qui embauchait moins de candidats externes. Les candidats boomerangs avaient aussi plus de chances d’être promus que les candidats externes.
Est-ce à dire que, pour un travailleur, cela peut être une bonne idée de quitter et de revenir pour faire avancer sa carrière? Pas selon les observations des chercheurs. Les employés boomerangs revenaient avec une échelle salariale supérieure de 0,71 points par rapport à leur emploi précédant, mais pour les employés qui étaient restés la différence était de 1,24. Seulement 32% des employés boomerangs avaient une progression de carrière supérieure aux employés similaires qui n’avaient pas quitté. Cela s’explique probablement parce que les employés boomerangs, qui performent mieux que les candidats externes, avaient une performance moins élevée que ceux qui étaient restés (-0,29 écarts-types). On peut donc en conclure que, dans la majorité des cas, il est plus profitable de rester loyal à son employeur que de partir pour mieux revenir.
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