Si on regarde nos collègues, on peut constater que tous n’ont pas les mêmes objectifs au travail. Certains cherchent à développer leurs compétences, d’autres à rencontrer des succès et certains autres à ne pas commettre d’erreurs. Nous avons déjà discuté d’études comme celle-ci ou celle-là qui montraient que certains types de motivation étaient plus constructifs que d’autres. Une étude publiée par Kunst, van Woerkom, van Kollenburg et Poell dans Journal of Vocational Behavior a quant à elle exploré comment les actions des patrons pouvaient avoir des impacts directs sur le type de motivation des employés.
Ils ont administré deux sondages à un an d’intervalle à 521 enseignants aux Pays-Bas. Les chercheurs ont analysé comment le profil de motivation des enseignants changeait au cours de cette année, ainsi que le style de supervision qu’ils observaient chez leurs patrons. La grande majorité avait conservé le même profil de motivation, mais il était intéressant de constater comment ceux qui avaient changé décrivaient leur patron. Ceux qui ont progressé vers une motivation davantage centrée sur le développement ou le succès avaient plus souvent des patrons facilitateurs qui dialoguaient par rapport à leur travail et les aidaient à résoudre leurs problèmes de manière créative. À l’inverse, ceux qui ont développé une motivation à éviter l’échec ont rapporté que, dans leurs interactions, leur patron cherchait surtout à discuter avec eux de ses attentes de performance.
Dans leur conclusion, les auteurs avancent l’idée controversée que les patrons devraient y penser à deux fois avant de mettre l’accent sur la performance, et qu’ils devraient surtout jouer un rôle de coach. Il s’agit sans doute d’une généralisation exagérée, mais qui s’applique probablement dans plusieurs contextes, tels que l’enseignement, où l’on cherche à profiter de la créativité et des idées des gens plutôt que de leurs simples efforts.
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