J’imagine que la plupart des experts en sélection font comme moi et n’accordent pas beaucoup d’attention à la lettre de présentation, se concentrant plutôt sur des informations plus factuelles. Mais puisque dans plusieurs cas les gestionnaires doivent se débrouiller par eux-mêmes pour embaucher leurs employés, on peut penser que la lettre de présentation doit influencer le jugement de certains. Bien des candidats travaillent donc fort pour s’y présenter sous leur meilleur jour. Waung, McAuslan, DiMambro et Miegoc ont publié un article dans Journal of Business Psychology qui portait sur l’impact des tactiques adoptées par les postulants pour gérer l’impression qu’ils y laissent.
Dans une première recherche, ils ont trouvé qu’il existait plusieurs manières de rédiger ces lettres pour être mieux perçu par le lecteur. Un candidat peut y faire valoir ses qualités à l’aide d’adjectifs ou de superlatifs, en montrant qu’il correspond bien au poste ou en relatant ses accomplissements. Il peut aussi tenter de s’attirer des faveurs en flattant l’entreprise convoitée, la personne qui lit la lettre ou en montrant son intérêt pour le poste. Finalement, certains faisaient appel à des références externes pour mettre de l’avant leurs qualités.
Leur deuxième recherche sera celle qui intéressera le plus les chercheurs d’emploi. Ils ont créé des lettres de présentation et des CV factices qui démontraient plus ou moins d’efforts pour gérer l’image donnée par le candidat. Les lecteurs ont trouvé que ceux qui faisaient un niveau modéré d’efforts semblaient les plus compétents pour le travail aux yeux des lecteurs. Les lettres qui montraient un candidat qui faisait le plus d’efforts pour se présenter sous un jour positif ont été évaluées moins positivement, et le candidat était perçu comme plus manipulateur. Les chercheurs d’emplois devraient donc éviter les superlatifs et autres exagérations dans leurs communications avec des employeurs potentiels.
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