On sait que l’intelligence artificielle changera drastiquement le monde du travail, et la psychologie organisationnelle n’y fait pas exception. Personnel Psychology a publié un numéro à ce sujet qui comptait plusieurs articles intéressants. L’article de Landers, Auer, Dunk, Langer et Tran a retenu mon attention pour sa rigueur.
Les auteurs ont mené 31 752 simulations pour voir comment l’intelligence artificielle pourrait permettre une amélioration de la validité prédictive dans la combinaison des différents outils de sélection. Ils ont trouvé que l’intelligence artificielle pouvait avoir une valeur ajoutée par rapport aux régressions multiples, particulièrement lorsque le nombre de participants à l’étude de validation était faible. En effet, puisque l’intelligence artificielle peut se corriger au fur et à mesure, elle permet une amélioration de la prédiction dans les contextes de postes où le bassin de candidats est limité.
Dans leur conclusion, ils croient toutefois que ce serait une erreur de s’attendre à ce que l’impact majeur de l’intelligence artificielle passe par une amélioration de l’utilisation des outils actuels. Ils prédisent plutôt qu’elle permettra de nouveaux outils de sélection, tels que des vidéos interactives ou une interprétation des réponses par la machine, qui permettront une meilleure validité prédictive à bien moindre coût que les méthodes actuelles. En psychologie du travail comme dans bien d’autres domaines, le futur sera probablement décidé par des informaticiens plutôt que des psychologues.
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