Un article de The Economist sur la place des femmes sur le marché du travail en Corée du Sud a attiré mon attention. On y explique que les femmes y sont non seulement moins bien payées, mais aussi que les normes sociales font qu'il est plus difficile pour elles d'obtenir et de conserver un emploi. Elles constituent pourtant une part importante des finissants universitaires. La vision économique de la situation est que les femmes sud-coréennes sont une opportunité pour les entreprises qui comprennent qu'il s'agit d'une pépinière de talent mal utilisée. La logique est simple: il est plus facile de recruter des employés talentueux dans un groupe sous-utilisé.
La partie qui m'a le plus frappé dans l'article est que John Siegel de la Harvard Business School a trouvé qu'une augmentation de 10% de la proportion des cadres qui sont des femmes entraînait une augmentation de 1% du retour sur investissement. Si bien que le bureau de Séoul de la banque d'investissements Goldman Sachs comporte plus de femmes que d'hommes, phénomène rare dans ce domaine très masculin. L'intégration devient donc une stratégie d'affaire.
Le Québec comporte aussi son lot de pépinières de talent mal utilisées. L'intégration des groupes protégés en entreprise est souvent présentée comme une question de justice sociale ou d'obligation légale. Cet article présente une autre vision: l'intégration des membres de minorités permet aux entreprises d'obtenir de meilleurs résultats en se dotant d'un personnel talentueux que d'autres ne considèrent pas à sa juste valeur.
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