Plusieurs études, dont certaines dont nous avons parlé ici, montrent que l’expression de la colère par un patron peut avoir des impacts positifs et négatifs au travail. Wang, Restubog, Shao, Lu et Van Kleef ont cherché à mieux discerner comment un auditoire détermine que l’expression de la colère par un patron est appropriée ou non. Ils ont publié leurs résultats dans Journal of Applied Psychology.
Après deux études en laboratoire, ils en ont mené une troisième auprès de 222 leaders inscrits dans un programme universitaire en commerce. Ces leaders devaient décrire leurs réactions émotives dans différentes situations avec des employés, tandis qu’un de leurs employés complétait un questionnaire pour évaluer à quel point leur supervision est qualifiée d’abusive, et finalement leur patron évaluait leur compétence comme leader.
Ils ont trouvé que les leaders qui exprimaient une colère face à un enjeux d’intégrité étaient perçus comme plus compétents par leur patron dans la mesure où leur style de supervision est qualifié de peu abusif. Au contraire, les leaders qui exprimaient une colère face à un manquement lié à un problème de compétence sont vus par leur patron comme de moins bons leaders, surtout lorsque leur employé qualifie leur style de supervision d’abusif.
Les auteurs concluent que l’expression de la colère ne devrait donc pas être proscrite, mais utilisée dans les contextes où elle est appropriée. On s’attend d’un patron à ce qu’il agisse avec force lorsqu’une personne pose un geste qui dénote un manque d’intégrité, mais plutôt qu’il fasse preuve de compréhension avec une personne qui commet une erreur à cause d’un manque de compétence. Le premier cas sera considéré comme du courage, l’autre comme une agression.
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