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Comment une organisation peut réduire le risque que ses cadres utilisent leur influence à des fins personnelles

Posted on 02/12/2018

L’année 2018 vient de commencer, et nous avons déjà assisté à une série de nouveaux scandales qui portaient sur le comportement de leaders, notamment en matière d’inconduites sexuelles. Les chercheurs Liu, Chiang, Fehr, Xu et Wang ont cherché à comprendre comment des traits de leaders pouvaient interagir avec leur environnement de travail pour en arriver à commettre des gestes répréhensibles pour leur avantage personnel. Leurs résultats ont été publiés dans Journal of Applied Psychology.

Dans une recherche menée au sein d’une entreprise chinoise qui fabrique des produits technologiques, ils ont administré des sondages à 211 chefs d’équipe ainsi que 1205 de leurs collaborateurs. Ils ont trouvé que pour les leaders qui répondaient d’une manière moins narcissique que la moyenne, le fait de sentir qu’ils sont traités injustement n’a pas d’influence sur les comportements répréhensibles. Les leaders qui étaient les plus narcissiques étaient toutefois les plus affectés par le sentiment d’injustice, si bien que leurs employés les décrivaient comme davantage portés à poser des gestes pour leur bénéfice personnel lorsqu’ils se sentaient maltraités.

Dans leurs conclusions, les auteurs proposent deux manières d’améliorer le comportement des leaders. Ils proposent premièrement qu’on ne devrait idéalement pas sélectionner des leaders narcissiques, mais puisque ceux-ci sont disposent d’avantages pour émerger comme leaders, ce serait difficile en réalité. Ils croient donc que la deuxième avenue, soit de créer une culture qui met l’emphase sur la justice, est plus prometteuse.

J’en proposerais une troisième : développer la maturité personnelle des leaders. Les dernières décennies ont vu une augmentation des exigences à l’endroit des patrons. Par exemple, des comportements d’irrespect qui étaient répréhensibles mais tolérés auparavant sont maintenant plus fréquemment dénoncés comme du harcèlement psychologique. Si ces changements ont du bon pour les employés et la société en général, l’adaptation n’est pas toujours facile pour les patrons, qui ne sont bien sûr pas parfaits. En abordant le narcissisme comme une attitude qu'on peut changer plutôt qu’un problème psychologique, une organisation peut proposer aux cadres des moyens de s’améliorer.

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