Le monde du travail a beaucoup changé depuis vingt-cinq ans et, si on se fie à plusieurs commentaires qu’on entend dans les médias ou autour de la machine à café, ces changements ne sont pas nécessairement pour le mieux. On dit souvent que les employés vivent plus de pression qu’avant, et qu’en échange les organisations leur sont beaucoup moins loyales dans les temps difficiles, si bien que les employés sont plus désengagés. Or, des chercheurs font constamment passer des questionnaires à des travailleurs pour tester des hypothèses à propos de leur relation avec leur employeur. Eisenberger, Rockstuhl, Shoss, Wen et Dulebohn se sont dit que si la relation entre les travailleurs et leur employeur s’était détériorée, on devrait pouvoir l’observer via un changement dans les réponses à ces questionnaires au cours des années. L’article qu’ils ont publié dans Journal of Applied Psychology décrit leurs résultats.
Ils ont centré leur attention sur trois mesures de la relation sociale entre les travailleurs et l’entreprise : l’engagement affectif, soit le lien émotionnel envers l’entreprise, la qualité de la relation du participant avec son superviseur et l’impression que l’entreprise valorise sa contribution et son bien-être. Ils ont recensé les centaines d’études qui ont été publiées pendant trois décennies pour trouver que deux des trois indicateurs étaient restés stables, tandis que le dernier (le soutien perçu par l’organisation) avait un peu augmenté au cours des années.
Ce n’est donc pas vrai que la relation entre les employés et leur employeur s’est détériorée, mais dans leur conclusion les auteurs invitent les entreprises à ne pas s’asseoir sur leurs lauriers. En moyenne, les employés ne perçoivent pas que leur relation avec leur employeur est particulièrement bonne. Compte tenu des ressources qui sont investies dans la gestion des ressources humaines et le développement du leadership, on aurait souhaité mieux. Le portrait est moins sombre qu’on le pense parfois, mais il reste du travail à faire.
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