Plusieurs personnes trouvent difficile de s’intégrer dans le milieu de travail parce qu’une de leur caractéristique n’est pas visible au premier abord mais, si elle était connue, pourrait être jugée par les collègues. On peut penser à une orientation sexuelle alternative, un problème de santé comme le sida ou une ancienne infraction criminelle. Ces personnes font face à un dilemme : comment composer avec cette différence? John W. Lynch et Jessica B. Rodell ont analysé plusieurs approches pour voir comment les autres réagissaient. Leurs résultats ont été publiés dans Journal of Applied Psychology.
Ils ont utilisé des publicités pour recruter 196 volontaires américains qui avaient à travailler dans un environnement où leur stigma pourrait être jugé. Ces participants ont donné le nom de collègues qui ont eux aussi répondu à des questionnaires sans savoir que la recherche portait sur les stigmas. Les chercheurs ont voulu comprendre l’impact de quatre stratégies sur la perception des collègues.
Pour ceux qui ne voulaient pas révéler leur stigma, la meilleure stratégie était de tenter de s’intégrer en donnant l’impression de ressembler aux autres, ce qui suscitait une réaction positive des collègues. Les chercheurs ne conseillent toutefois pas d’éviter l’attention en ne se révélant que d’un point de vue professionnel, ce qui donnait une impression de moins grande authenticité et n’amenait pas de soutien de la part des autres. Pour les participants qui choisissaient de révéler leur stigma, les collègues avaient tendance à ostraciser ceux qui cherchaient à combattre les stéréotypes associés à leur stigma, par exemple en s’attirant la sympathie pour les difficultés qu’ils vivent. Au contraire, les participants les mieux perçus étaient ceux qui cherchaient à intégrer leur stigma, en faisant par exemple ressortir les apprentissages positifs associés à leur condition.
Dans un monde idéal, il n’y aurait pas de jugements et tous pourraient se montrer aux autres de manière authentique. En attendant d’arriver là, les gens qui sont tentés de cacher des parties de leur identité doivent apprendre que certaines approches fonctionnent mieux que d’autres.
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