On voit ces temps-ci aux nouvelles le sénateur Mike Duffy qui défend devant les tribunaux ses dépenses sénatoriales. Les scandales corporatifs des dernières années ont souvent mis en vedette des chefs d’entreprise et des gens respectables, si bien qu’il est légitime de se poser la question : les gens de la classe sociale supérieure sont-ils plus susceptibles aux manquements éthiques que les autres? C’est à cette question que Dubois, Rucker et Galinsky se sont attaqués dans un article publié dans le Journal of Personality and Social Psychology.
Dans leur première étude, ils ont demandé à des participants de jouer à un jeu de dés. Ils se sont fait dire que si le total de leurs cinq lancers était d’au moins 14, ils gagneraient une participation à un tirage de 50$. Dans la moitié des cas on leur a dit que le montant leur reviendrait personnellement, tandis que dans l’autre moitié on leur a dit qu’ils pourraient donner le prix à la personne de leur choix. Les chercheurs ont trouvé que les participants qui s’identifient à un niveau social élevé trichaient davantage lorsque cela les avantageait, mais moins lorsque cela bénéficiait à d’autres. Au contraire, ceux qui s’identifient au bas de l’échelle sociale trichaient moins pour s’avantager personnellement mais beaucoup pour avantager un autre. Les membres d’une classe sociale élevée n’auraient donc pas davantage tendance à tricher que les autres, mais ils le feraient d’une manière plus égoïste. Les chercheurs ont obtenu le même résultat lorsqu’ils ont séparé les participants selon leur revenu.
Dans leurs expérimentations subséquentes, ils ont trouvé que ce n’est pas tant le statut social que le sentiment de pouvoir qui mène à la tricherie. Et comme dans notre société l’impression de pouvoir va de pair avec le statut social, on comprend mieux comment un Mike Duffy pouvait dénoncer comme journaliste les politiciens manquant d’intégrité avant de lui-même devenir la cible des dénonciations.
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