L’utilité du bavardage
Alors que commence le retour au travail, on se questionne tous sur la forme qu’il prendra. Comme les circonstances de chacun varient, et que les employés ont le gros bout du bâton en raison de la pénurie de main-d’œuvre, la mode est au retour au travail hybride qui permet à chacun de faire ses choix en respectant certaines limites. On a déjà parlé il y a quelques années d’une recherche qui montrait que le télétravail avait un impact négatif sur la carrière de ceux qui le pratiquent. Cette semaine j’ai lu une nouvelle étude de Methot, Rosado-Salomon, Downes et Gabriel publiée dans Academy of Management Journal qui montre que les moments qu’on passe à bavarder avec nos collègues ont aussi une utilité.
Les chercheurs ont obtenu la participation de 100 travailleurs qui ont rempli trois questionnaires par jour pendant trois semaines sur leurs pratiques de bavardage au travail et sur leurs attitudes. Ils ont trouvé que les changements intra-individuels dans le bavardage (c’est-à-dire une personne qui bavarde plus qu’à l’habitude, et non plus que son voisin) sont associés à davantage d’émotions positives et un plus grand bien-être à la fin de la journée. En d’autres termes, bavarder nous rend heureux. Ils ont par contre observé que le bavardage nuit à la capacité de s’engager cognitivement dans son travail.
Dans leur conclusion, les auteurs expliquent que ce résultat s’applique même à ceux qui évitent les bavardages à cause d’une introversion ou d’un manque de confiance en leurs habiletés sociales. Augmenter le temps de conversation avec les autres se traduit par une meilleure qualité de vie, et c’est une erreur de s’isoler. On peut espérer que ce n’est pas seulement le soleil qui rendra les gens plus heureux en retournant au travail ce printemps, mais aussi le retour des interactions avec leurs collègues.
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