On a beaucoup parlé, dans les dernières années, du droit à l’oubli sur le web. C’est un phénomène nouveau, puisque dans la vraie vie préfère généralement que les gens ne nous oublient pas. C’est justement ce qui est arrivé à ma fille hier à l’épicerie : nous avons croisé une de ses ex-professeures du primaire qui m’a reconnu et salué, mais qui a semblé avoir oublié son ancienne élève. Ray, Gomillion, Pintea et Hamlin de l’Université d’Aberdeen en Écosse ont publié dans Journal of Personality and Social Psychology un article qui explique pourquoi elle a trouvé cette expérience si désagréable.
Dans quatre expérimentations, ils ont trouvé que de se sentir oublié est une expérience fréquente et négative qu’on explique de différentes manières. Les gens qui interprètent l’oubli comme la marque d’un manque d’importance ressentent les émotions les plus désagréables, qui se rapprochent de l’ostracisation. C’est pourquoi, dans la majorité des cas, on préfère attribuer la cause de l’oubli à des facteurs situationnels (il avait l’esprit ailleurs), à la personnalité de l’autre (il n’a pas la mémoire pour ce genre de détails) ou à l’importance de l’information (il ne peut pas se souvenir de tout le monde qui était à cette soirée).
Sur une note plus personnelle, j’avoue souvent ressentir un sentiment de culpabilité lorsque je croise d’anciens clients qui se souviennent très bien de leur interaction avec moi mais dont, de mon côté, j’ai peine à me souvenir. Si cela vous est arrivé, je vous prie d’attribuer cela au fait que je vois beaucoup de gens et que je ne peux pas me souvenir de tous, et non de votre importance personnelle au moment où je vous ai rencontrés ????.
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