J’ai souvent parlé ici des différentes recherches qui explorent les raisons expliquant que les femmes sont moins représentées que les hommes à la tête des organisations. Certaines recherches concernent le comportement individuel des travailleuses et elles peuvent améliorer la situation par des efforts personnels, mais dans d’autres cas il s’agit de facteurs organisationnels par rapport auxquels elles ne peuvent rien faire. Il appartient donc aux leaders de faire des choix qui égaliseront les chances. Une étude originale de Seth Carnahan et Brad N. Greenwood publiée dans Administrative Science Quarterly laisse penser que, si on veut améliorer la situation, il faudra trouver le moyen d’impliquer davantage les hommes dans la recherche de solutions.
Aux États-Unis, Martindale publie un bottin sur les informations professionnelles de tous les avocats travaillant dans les grands cabinets. Les auteurs ont cherché à trouver s’il existait une corrélation entre les dons à un parti politique (démocrate et républicain) des dirigeants des 200 plus grandes firmes d’une part, et la carrière des femmes qui y travaillent d’autre part. Ils s’attardaient à la proportion des femmes parmi les nouvelles embauches, au choix de femmes dans les équipes de ce dirigeant et à la promotion à un statut d’associé. Ils ont trouvé une différence significative, c’est-à-dire que les firmes dirigées par des gens plus à gauche avaient des politiques qui avantageaient légèrement les femmes en moyenne, tandis que les dirigeants conservateurs privilégiaient davantage les hommes.
Cette différence n’était toutefois significative que pour les associés masculins. Pour les femmes dirigeantes, la préférence politique avait peu d’impact sur les décisions concernant les employés féminins. Les auteures n’ont pas d’explication pour ce résultat, suggérant plutôt que d’autres recherches sont nécessaires. Il laisse toutefois penser que, pour favoriser l’égalité des chances au travail, il faut élargir ce débat qui est en grande majorité mené par des femmes et trop souvent perçu comme un enjeu qui ne concerne qu’elles.
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