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Se mettre à la place de l’autre?

Publié le 23 juillet 2018

Les interactions sociales sont complexes dans le monde du travail, et plusieurs leaders essaient de prédire comment une autre personne va agir à un moment donné. Pour cela, on peut essayer de se mettre à la place de l’autre, un peu comme aux échecs lorsqu’on essaie de prévoir les prochains coups de l’adversaire. Eyal, Stafeel et Epley ont publié un article dans Journal of Personality and Social Psychology qui laisse entendre que cette approche offre des résultats mitigés.

Je lève mon chapeau à ces chercheurs pour la rigueur de leur méthodologie. Ils ont mené 25 études distinctes sur le sujet, si bien qu’ils en ont fait leur propre méta-analyse! Certaines étaient en laboratoire, d’autres en milieu naturel. Certaines impliquaient diverses tâches, d’autres des contacts entre des étrangers ou des gens qui se connaissaient beaucoup, comme des membres d’un couple. Dans tous les cas, ils ont analysé la capacité d’une personne de prédire la pensée ou la préférence d’une autre. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, lorsqu’ils demandaient à leurs sujets de faire un effort pour se mettre à la place de l’autre, la précision de leur jugement baissait. C’était encore pire lorsqu’ils leur demandaient de se fier à leurs intuitions ou à leurs propres émotions.

Dans leur conclusion, les auteurs soulignent que cela ne veut pas dire que de se mettre à la place de l’autre est inutile : cela peut permettre de développer une empathie et encourager la coopération. Mais si on essaie de comprendre ce qui se passe dans la tête de l’autre, c’est la technique qu’ils ont essayé dans leur dernière expérimentation qui a donné le meilleur résultat : le lui demander directement.

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