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Big Brother n’est pas un bon formateur

Publié le 3 septembre 2013

Comme bien d’autres domaines, la formation a changé depuis l’arrivée des technologies de l’information. Après le e-learning, les méthodologies modernes de communications permettent maintenant un suivi particulièrement serré des participants si l’entreprise le désire. Une équipe de six chercheurs américains menée par Aaron M. Watson a publié un article dans le Journal of Applied Psychology qui visait à comprendre comment la supervision à distance des participants à une formation impactait leurs apprentissages. 

Les chercheurs ont formé individuellement des étudiants universitaires par rapport à des fonctions avancées d’Excel. Chacun était mis devant un ordinateur et on leur a expliqué une manière différente de suivre leurs activités. Dans un cas (suivi synchrone) on leur a dit qu’une personne suivait en temps réel leurs actions et notait par exemple leurs réponses aux exercices, le temps utilisé et leurs activités sur Internet. Dans un deuxième cas on leur a dit que l’ordinateur stockait ces informations, qui seraient subséquemment analysées une fois la formation terminée (suivi asynchrone). Finalement un troisième groupe s’est fait dire que leurs activités n’étaient pas suivies. 

Les chercheurs ont trouvé que le suivi amenait une plus grande appréhension par rapport à la formation, et conduisait ensuite à une baisse des apprentissages. Les participants qui présentaient une motivation à éviter l’échec ont été davantage perturbés par le suivi asynchrone, tandis que le suivi synchrone a le plus affecté ceux qui étaient motivés par la démonstration de leur performance. C’est donc un avis aux Big Brothers en herbe dans les départements de formation : ce n’est donc pas parce que la technologie offre une possibilité qu’il s’agit nécessairement d’une bonne idée.

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