Blogue

Flux RSS

Une pratique de rémunération inéquitable pour les femmes

Publié le 23 septembre 2021

Lorsque je lisais des articles comme celui-ci qui relataient qu’il subsiste toujours un écart entre la rémunération des femmes et des hommes, j’avais tendance à les attribuer à des différences systémiques. On sait par exemple que les femmes ont tendance à travailler dans des professions ou des industries moins rémunératrices, et qu’elles sont plus portées à adopter des horaires à temps partiel. On entend parfois parler d’organisations, par exemple dans les médias, qui continuent de payer davantage les hommes que les femmes pour le même poste, mais on est en droit d’espérer que ces pratiques sont en voie de disparition. Je suis donc tombé en bas de ma chaise lorsque j’ai lu la recherche de Klein, Hill, Hammond et Stice-Lusvardi dans Journal of Applied Psychology qui décrit comment une pratique de rémunération bien moderne semble augmenter l’écart entre les sexes plutôt que de l’abolir.

Les chercheurs ont étudié deux grandes entreprises de technologies sans trouver que le salaire de base ou les bonis à la performance des femmes étaient significativement différents de ceux des hommes. Ceux-ci recevaient toutefois beaucoup plus d’options d'achat d’actions que leurs collègues féminines. Dans une expérimentation, ils ont trouvé que la justification utilisée par les employeurs pour expliquer cet écart se situait au niveau du besoin de retenir les employés. Ils ont ensuite répliqué leurs résultats en consultant les données publiques sur la rémunération des principaux dirigeants d’entreprises cotées en bourse. Ils ont encore une fois trouvé que les femmes recevaient moins de nouveaux blocs d’options après leur embauche que les hommes.

J’imagine que plusieurs seront aussi étonnés de moi d’apprendre qu’il existe une iniquité entre les sexes au niveau des options d’achat d’actions. Cela ne part bien entendu pas d’un désir des employeurs de discriminer, mais plutôt d’une plus grande crainte quant à la rétention des hommes que des femmes. Cela devrait tout de même mettre sur leurs gardes les experts en rémunération.

Commentaires