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Une piste pour que les leaders soient moins autocratiques

Publié le 28 juin 2021

On a vu, cet hiver, la triste fin du mandat de Julie Payette comme gouverneure générale du Canada. Comme le soulignait cette chronique, comment a-t-on pu ignorer son passé semé d’accusations de gestion autoritaire? Au-delà d’une lacune dans le processus de sélection difficile à comprendre pour un poste si visible publiquement, l’incident soulève aussi l’enjeu des gestionnaires autocrates, qui causent beaucoup de souffrance dans les organisations. Bien des entreprises investissent dans le coaching de leurs dirigeants pour les aider à mieux vivre avec les relations pouvoir qui peuvent trop facilement mener à des dérives. Briker, Walter et Cole ont toutefois publié dans Personnel Psychology un article qui offre une autre piste de solution pour les organisations qui veulent améliorer la situation.

Ils ont recruté 60 superviseurs et 277 de leurs subordonnés dans une diversité d’entreprises allemandes pour participer à leur étude. Les gestionnaires remplissaient des questionnaires sur l’urgence qu’ils ressentent à accomplir leur travail et sur leur impression d’avoir un statut supérieur au reste des membres de leur équipe. Les employés, eux, décrivaient à quel point le leader était autocratique et à quel point cela leur faisait vivre un stress. Les chercheurs ont trouvé une relation positive entre le sentiment d’urgence des patrons et l’impression par leurs employés qu’ils agissaient de manière autocratique, mais seulement pour les patrons qui avaient une impression de statut supérieur. Pour les patrons qui avaient l’impression que leur statut n’était pas différent des employés, cette relation n’existait pas.  Comme ils s’y attendaient, les auteurs ont aussi trouvé une relation entre l’autoritarisme du patron et le stress de l’employé.

Dans leur conclusion, les auteurs ne recommandent pas aux organisations d’éviter les gestionnaires qui ont un sentiment d’urgence, ce qui constitue souvent une qualité. Ils recommandent toutefois aux entreprises de diminuer les signes qui peuvent montrer une différence de statut entre les patrons et les employés, tels que les bureaux du coin ou les écarts de rémunération trop importants. Serait-il possible qu’en créant des organisations plus égalitaires on aiderait les patrons à agir de manière plus participative et démocratique?

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