On oppose souvent à tort la santé physique et la santé psychologique. Pourtant, notre cerveau est directement branché sur notre corps et il est très impacté par ce qui s’y passe. Cela a aussi un impact dans le milieu de travail, comme le montre un article publié par Watkins et Umphress dans Personnel Psychology. Ils ont mené deux études, une en laboratoire et une autre en milieu de travail, qui montrent que la pratique de l’activité physique permet aux employés de mieux composer avec les sentiments d’injustice ressentis au travail.
Pour leur étude sur le terrain, ils ont obtenu la collaboration de 121 employés d’une université américaine à l’été 2019 qui ont rempli pendant deux semaines des sondages sur leur niveau d’activité physique et sur leurs perceptions de leur travail. À la mi-journée, les participants décrivaient le sentiment d’injustice qu’ils ressentaient dans leur travail, et à la fin de la journée ils répondaient à des questions sur leur niveau d’épuisement ainsi que sur les comportements socialement défiants à l’endroit de leur patron, comme par exemple ignorer ses demandes. Les chercheurs ont trouvé que, lorsque les employés ressentaient une injustice à la mi-journée, on observait une différence à la fin de la journée dans le niveau d’épuisement ressenti en fonction du niveau d’activité physique, ce qui expliquait une partie des comportements de défiance envers les patrons. Les gens qui étaient actifs se sentaient moins épuisés et ainsi moins portés à en vouloir à leur patron malgré l’injustice qu’ils pouvaient ressentir par rapport à ceux qui sont inactifs.
Les auteurs en concluent que l’activité physique n’est pas seulement un avantage pour les employés parce qu’elle leur permet de mieux réguler leurs émotions, mais aussi pour leurs employeurs. Des politiques qui encouragent l’activité physique, ou même l’aménagement du milieu de travail pour favoriser la pratique de sports, peuvent donc comporter des avantages intéressants pour les organisations.
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