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L’importance de la rétroaction pour les chercheurs d’emploi

Publié le 9 mars 2020

On pourrait rationnellement formuler la recherche d’emploi comme une démarche qui permet à une personne de trouver un travail qui correspond le mieux possible à ses qualifications et ses aspirations. La recherche en psychologie confirme toutefois ce que la grande majorité des chercheurs d’emploi pourraient nous dire : il s’agit d’une démarche difficile d’un point de vue émotionnel. Les émotions positives, telles que la confiance, sont associées à une augmentation des efforts, tandis que celles négatives amènent une rumination et un désengagement. Chawla, Gabriel, Motta Veiga et Slaughter ont publié dans Personnel Psychology un article qui montre que les recruteurs peuvent jouer un rôle important dans ce processus.

Les auteurs ont fait appel à 242 étudiants en gestion dans une université américaine qui étaient à la recherche d’un emploi. Ils leur ont envoyé un questionnaire à tous les jeudis matin pendant sept semaines. Dans ces questionnaires, les participants relataient la quantité de rétroaction qu’ils avaient obtenue de la part d’employeurs ainsi que la qualité de cette rétroaction. Ils pouvaient ensuite mesurer comment cette rétroaction avait un impact sur les efforts subséquents dans la recherche d’emploi. Les chercheurs ont trouvé que la rétroaction de qualité des employeurs était associée à un plus grand effort cognitif dans la recherche d’emploi, et conséquemment à un plus grand nombre de CV envoyés et d’heures consacrées à la recherche par la suite. Inversement, les rétroactions de faible qualité étaient associées à une rumination de ses problèmes par le chercheur d’emploi et à un désinvestissement.

Je sais que plusieurs organisations ont pour politique de ne pas offrir de rétroaction ou de demeurer très vagues pour éviter les problèmes légaux avec les candidats. Cette étude suggère toutefois que c’est la rétroaction de mauvaise qualité qui pose problème, et non toutes les rétroactions. Cette recherche montre qu’expliquer de manière constructive à une personne non-sélectionnée comment sa candidature a été perçue peut l’aider dans cette période difficile. Au lieu de restreindre les rétroactions, les organisations auraient peut-être avantage à mieux former leurs recruteurs afin que l’expérience de sélection soit utile pour tous les candidats, y compris ceux qui iront travailler ailleurs.

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