Les chercheurs Yuan, Barnes et Li s’intéressent au phénomène des comportements de travail contre-productifs au travail tels que l’incivilité, l’absentéisme ou le vol. La recherche a surtout cherché jusqu’à présent à identifier les caractéristiques des gens qui s’adonnaient à ces comportements pour mieux les comprendre. Dans un article qui a été publié récemment dans Journal of Applied Psychology, ces auteurs ont plutôt étudié les conséquences de ces actions non-désirables chez ceux qui les commettent. Et étonnamment, ils pensent avoir trouvé une clé qui permettra une meilleure prévention.
Ils ont mené deux études auprès de travailleurs pour analyser l’impact des comportements non-productifs sur le sommeil. Dans la dernière, ils ont demandé à 170 travailleurs américains de remplir deux questionnaires par jour pendant 10 jours. Ils détaillaient le soir s’ils avaient accompli pendant la journée des comportements répréhensibles, et le matin ils décrivaient la qualité de leur sommeil. Ils ont trouvé que le fait posé des gestes répréhensibles au travail était associé à un sentiment de déficit moral et à une rumination, qui se traduisait par un moins bon sommeil.
Ils en concluent que les entreprises devraient mettre de l’avant que les comportements de travail non-productifs ont des impacts non seulement pour l’organisation, mais aussi pour l’employé. En effet, non seulement le manque de sommeil nuit-il à leur qualité de vie, mais il peut devenir un cercle vicieux en entraînant des problèmes supplémentaires au travail le lendemain. Les auteurs suggèrent donc que les entreprises devraient mettre de l’avant, dans leurs communications, les conséquences morales des actes répréhensibles que les employés peuvent commettre. Ils soulignent aussi l’importance, pour les leaders de l’organisation, d’agir eux-mêmes comme bons exemples de comportements moralement positifs.
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