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Mieux vaut se méfier des flatteurs

Publié le 30 avril 2018

Un leader cherche généralement à influencer les membres de son équipe vers l’atteinte des buts. Il est donc important pour le patron de savoir que les autres vont le suivre et, puisqu’il n’observe pas toujours ses collaborateurs, il doit pour cela se fier à leurs communications. Lorsque l’accord n’est pas automatique, comme lorsqu’ils n’ont pas les mêmes priorités, l’employé peut voir un avantage à s’attirer les faveurs de son patron, par exemple en le flattant ou mettant l’emphase sur les sujets où ils sont d’accord. Keeves, Westphal et McDonald ont toutefois publié un article dans Administrative Science Quarterly qui montre que ce genre de communication peut en fait nuire à la relation.

Ils ont mené des sondages auprès de 5649 dyades de CEO et de cadres supérieurs aux États-Unis, ainsi que de journalistes qui couvraient ces entreprises. Ils ont trouvé que les cadres supérieurs qui faisaient le plus d’efforts pour se mettre dans les bonnes grâce de leur patron avaient aussi davantage tendance à vivre du ressentiment, et en retour à parler en mal du CEO aux journalistes, endommageant potentiellement sa réputation. Ils avancent trois raisons pour expliquer ce ressentiment. D’une part, parce que de flatter son patron implique qu’on n’est pas tout à fait transparent, cela peut affecter négativement l’image qu’on a de soi. D’autre part, ces comportements de soumission mettent en évidence pour la personne sa dépendance envers un autre. Finalement, ils entrent en conflit avec une idée que le succès vient du mérite plutôt que du pouvoir.

L’environnement politique à la tête des entreprises présente une grande complexité. Pour les patrons comme pour leurs collaborateurs, il est peut-être préférable de travailler avec des gens dont on partage vraiment les priorités plutôt qu’avec ceux qui en donnent seulement l’impression.

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