Il se dit beaucoup de choses sur la formation en entreprise et son efficacité. Depuis 1951, il se conduit des recherches sur la formation, mais jusqu’à présent il n’existait pas de méta-analyse qui cherchait à en tirer des conclusions. Lacerenza, Reyes, Marlow, Joseph et Salas ont mis fin à cette attente dans un article qui a récemment été publié dans Journal of Applied Psychology.
Une méta-analyse consiste à chercher les tendances qui se dégagent dans l’ensemble des études menées sur un sujet jusqu’à présent. Contrairement à ce qu’on entend parfois, ils ont trouvé que les formations livrent généralement la marchandise. La statistique δ désigne une taille d’effet, exprimée en proportion de la variance, corrigée pour le manque de fidélité du critère. Si on se réfère au modèle de Kirkpatrick, les formations entraînent en moyenne une bonne réaction des participants (δ=0,63), un apprentissage de connaissances (δ=0,73), un transfert dans le milieu de travail (δ=0,82) ainsi que des retombées positives pour l’organisation (δ=0,72). Les formations sur le leadership, qui sont souvent qualifiées de molles, ont elles aussi des impacts positifs pour l’entreprise (δ=0,49).
Ils ont aussi trouvé que certaines approches sont plus efficaces que d’autres. Les formations avaient plus d’impacts lorsqu’elles étaient précédées d’une analyse des besoins rigoureuse et lorsqu’elles étaient espacées dans le temps, plutôt que livrées en une seule longue session. Ils n’ont pas trouvé de différence selon qu’on recourt à des formateurs internes ou externes, mais les formations auto-administrées sont beaucoup moins efficaces que celles qui sont animées par un être humain. Les programmes plus longs ont plus d’impacts que les programmes plus courts, et ceux qui sont pratiques amènent plus de succès que ceux qui sont uniquement informatifs.
Les services de formation des entreprises se posent beaucoup de questions sur l’utilité et les meilleures méthodes pour offrir leurs services. Je n’ai couvert ici qu’une partie des résultats qui sont rapportés, et les experts en formation voudront lire le texte dans son entièreté. Malheureusement, puisque l’American Psychological Association, qui publie Journal of Applied Psychology, ne semble pas sensible à l’importance de diffuser librement les recherches qui sont pourtant financées par des fonds publics, ils devront se rendre dans une bibliothèque universitaire ou payer pour obtenir l’article.
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